« La sécession, c’est ce qu’ils veulent ? s’écrie-t-il, outré.
– On leur parle de "séparatisme" à longueur de temps, marmonne Agathe, maussade, peut-être qu’ils ont pris le gouvernement au mot. »
– On leur parle de "séparatisme" à longueur de temps, marmonne Agathe, maussade, peut-être qu’ils ont pris le gouvernement au mot. »
Dans un quartier populaire méprisé par les pouvoirs publics, un quartier comme il en existe tant d’autres, et où les colères se manifestent souvent par des incendies de voitures ou des émeutes, la mort récente d’un jeune abattu par la police sera la goutte de trop. N’ayant plus rien à perdre, les habitants décident de prendre littéralement le contrôle de leur territoire. Dans un geste révolutionnaire impressionnant d’audace et d’inventivité, le quartier devient une zone autonome, une utopie organisée et festive dans laquelle l’État n’a plus sa place. Mais le formidable espoir que cette expérience suscite peut-il durer ?
En signant son premier roman, Sophie Djigo ne se contente pas de construire un soulèvement passionnant et, par son écriture, de le rendre plausible. Elle nous livre aussi un récit social moderne dont la ville de Roubaix manquait cruellement. Les différents personnages qui gravitent autour de cette Sécession ont été conçus à partir des nombreux entretiens qu’elle a réalisés avec des acteurs associatifs, des artistes ou de simples citoyens, tous roubaisiens. Ce qu’il en ressort au final, c’est une ville ancrée dans la réalité bien loin des clichés dont Roubaix souffre depuis des années.